Après un décompte électoral qui a tenu les Américains et le reste du monde en haleine, Joe Biden a finalement remporté la présidence américaine, et nous pouvons tous pousser un soupir de soulagement. Les Amis canadiens de La Paix maintenant applaudissent ces nouvelles, tout comme l’ont fait d’autres organismes juifs progressistes, notamment Americans for Peace Now.

Il existe de nombreuses raisons pour vouloir souhaiter le départ de Donald Trump. Son approche trompeuse et unilatérale face au conflit israélo-palestinien et son désir de saper la solution à deux états n’en sont que deux exemples. La ligne est très ténue entre l’administration Trump et les aspirations vers un “Grand Israël” que prône la droite israélienne. En effet, l’ambassadeur de Trump en Israël, David Friedman, est un ardent et avoué supporter du mouvement de colonisation. Si Trump avait remporté un second mandat, Israël aurait presque certainement imposé sa souveraineté à de larges zones de Cisjordanie, créant ainsi une situation proche de l’apartheid.

Biden a du travail devant lui. La situation israélo-palestinienne n’est probablement pas très haut dans sa liste de priorités. Toutefois, un régime Biden permettra à tout le moins un arrêt à la vague d’annexion. Ce qui en soi est excellent. Mais ce n’est pas la seule vague qui doit être endiguée.

Le mouvement de colonisation pourrait accomplir par “les faits constatés sur le terrain” ce qu’il ne peut pas accomplir par une proclamation gouvernementale globale. L’étendue des colonies juives en Cisjordanie, surtout dans les régions qui bloquent la contiguïté d’un futur état palestinien, réduit la possibilité d’une solution à deux états. C’est ce que La Paix maintenant appelle une “annexion de facto”.

À la mi-octobre, peut-être par anticipation d’une éventuelle défaite de Trump, Israël a autorisé les projets de 5 000 nouvelles unités d’habitation en Cisjordanie, faisant ainsi de 2020 l’année record en nombre d’approbations. De tels projets doivent être condamnés en termes non équivoques, car ils vont à l’encontre de la paix, et donc à l’encontre des intérêts israéliens et palestiniens. Pour ces raisons par notre communiqué de presse et par une lettre au ministre des Affaires globales du Canada, Les Amis canadiens de La Paix maintenant a expressément demandé au gouvernement de se joindre à toutes les voix européennes qui protestent à l’unisson contre les récents projets d’expansion de la colonisation.

Il est évident que l’administration Biden ne donnera pas à Israël le feu vert à l’expansion de la colonisation dont elle bénéficiait sous Trump. Comme l’écrivait Americans for Peace now : “Le président désigné Biden s’est exprimé dans le passé -y compris pendant sa victorieuse campagne présidentielle de 2020- de façon courageuse et décisive sur le besoin d’une solution à deux états pour régler le conflit, sur le besoin de confirmer Israël dans une démocratie qui est également la nation d’accueil du peuple juif, sur les droits souverains des Palestiniens, et aussi sur le besoin de leaderships israélien et palestinien axés sur l’obtention de la paix”.

Nous espérons que les États-Unis useront de leur immense influence, derrière la scène et en public, pour persuader Israël de restreindre son entreprise de colonisation. Ce changement à la Maison-Blanche donnera à tout le moins une pause à Netanyahou, et permettra de redonner de l’élan à l’opposition internationale face à la colonisation. Il était temps.